NEZHA
Comment allez-vous? Bien,je l’espère.
Cela fait un petit moment que je n’avais pas écrit. Pourquoi cette absence ? Tout simplement car
j’ai ressenti le besoin de me régénérer, de me ressourcer et de prendre du temps pour ma famille
et moi. Vous savez, ces petits moments où vous avez besoin de retourner à la base.
J’avais aussi besoin d’un peu de temps pour écrire cet article car, comment vous dire, il m’a pris
aux tripes, j’ai écris, j’ai pleuré, j’ai réécris, j’ai arrêté et maintenant je suis prête à partager cette
lettre ouverte à ma fille Nezha.
Vertueuse signifie ton Prénom … à toi ma fille Nezha, je dédie ces quelques mots… (Préparez
vos mouchoirs…)
Nezha est né le 30 Juillet 2009. Ce jour là, il faisait très chaud. D’ailleurs, il faisait tellement chaud
que la veille, j’avais été à la piscine. Je m’en souviens comme si c’était hier (y a des choses qu’on
ne peut oublier).
Ce qui a sûrement déclenché mon accouchement, mais toi ma fille, tu as décidé que c’était le
jour parfait pour venir me rencontrer…
Toi à qui j’ai décidé de donner le nom de ma mère Nezha (Non ma mère n’est pas décédée) …
Pourquoi Nezha, car j’étais tellement triste de ne pas pouvoir avoir ma mère à mes côté durant
ma grossesse que je voulais lui faire cet honneur.
Que te dire ma fille… tellement de choses ! Tu as bouleversé ma vie, tu es l’un de mes piliers …
et l’un des plus solide ! Tu m’a été, tu es et tu seras (je le sais) un soutien infaillible. Tu m’as
accompagnée dans les moments les plus difficiles, et je t’en remercie.
Comment nos enfants peuvent-ils être aussi forts pour surmonter certains épreuves de la vie
auprès de nous autres parents ? Je pense que nous avons cette tendance à sous-estimer leurs
capacités, non pas parce que nous n’avons pas confiance en eux mais parce que nous partons
du principe qu’ils sont jeunes et qu’il faut les protéger.
Et qu’il nous est primordial de les protéger quelque soit la situation, je ne dirais jamais le
contraire. Donc, il est important de les préparer à affronter ce monde sous tous ses angles, en
leur expliquant que dans la vie, tout peut arriver et qu’il faut se protéger d’éventuelles
dangerosités ou parfois des autres tout en trouvant la balance en leur montrant les joies de la
vie.
J’ai été maman pour la première fois à l’âge de vingt trois ans et je n’ai pas eu la chance d’être
accompagnée par ma mère lors de cette première expérience, non pas parce qu’elle ne voulait
pas mais parce qu’on lui a interdit de venir me voir. Je partagerai ce sujet avec vous lors d’un
prochain article que je consacrerai à ma maman.
Revenons à Nezha, la prunelle de mes yeux. Nezha est une mini moi (je me vois tellement en
Elle), mais elle reste ELLE. Cet être unique. Je me rend compte par moments que j’ai pu être
dure avec elle. Et combien de nuits j’ai pleuré en en prenant conscience. Juste parce que, bien
souvent, on a cherché à ce qu’elle soit parfaite alors que la perfection n’existe pas et n’existera
jamais.. et que nos enfants sont tous parfaits à leur façon (il n’y a pas de recette, ni de mode
d’emploi).
Combien de fois, nous l’avons condamné sans même comprendre son mal-être ? Je respire un
coup, j’ai jamais autant pleuré en écrivant un article, c’est incroyable. Je l’aime tellement… si
vous saviez !
J’aurai aimé que tout se passe autrement, et qu’elle n’ait jamais à subir ce qu’elle a subi de par
ma famille et mon entourage.
Tout à commencé dès lors où j’ai voulu présenter Nezha à mon père. Ce fut un rejet immédiat,
sans aucune chance. Et puis, ça a été des remarques du genre “Dommage qu’elle n’a pas de
grands-parents ou cette identité d’enfant perturbé, qu’on lui a plaqué sur le front, qui n’écoute
jamais rien, et tout un tas de remarques inutiles juste pour nous rappeler que nous sommes “les
rejetés” de la famille, de la société et “que la vie des autres est bien meilleure que la nôtre.”
Est-ce que les gens sont coupables de se réconforter dans le mal-être des autres? Je dirais que
non, car pour ma part, je suis la seule coupable. En pensant me confier à certaines personnes,
j’avais espoirs d’être aidée, ou plutôt écoutée. Non seulement, je n’ai pas été aidée/écoutée,
mais en plus j’ai condamné ma fille à partir de ce moment, j’espère qu’elle me pardonnera.
Aujourd’hui, je salue son courage car avec tout ce qu’elle a traversé, elle garde la tête haute et
cette force mentale que même certains adultes n’ont pas. Ces même adultes qui l’ont
blâmée/condamnée/cataloguée…
Sans elle, je ne serais jamais arrivée là où je suis aujourd’hui. Alors, la fois où je lui ai demandé de
me pardonner, savez-vous quelle a été sa réponse ?
“Ne pleure pas Maman! Tu sais, je sais que ta famille t’a abandonnée et je suis fière que tu sois
ma Maman. Moi je t’abandonnerai jamais. Je t’aime de tout mon coeur”
Que faire des regrets et des remords ? Rien. Cela laisse juste un sentiment amer au fond de nous,
alors faisons en sorte de protéger nos enfants en ne laissant jamais personne les cataloguer ou
les atteindre de quelque manière que ce soit.
Que dire après ça… J’ai serré ma fille fort contre moi, en lui témoignant tout mon amour. Ce que
je sais maintenant, c’est qu’elle deviendra une grande personne et que le jour où elle prendra
conscience des choses qui ont pu nous arriver, elle aura les armes pour confronter la vie, car Tu
es Forte ma fille.
Prenez soin de vos enfants.