La charge mentale, bien que souvent invisible, pèse lourdement sur les épaules de nombreuses personnes, hommes et femmes, en particulier les parents. Elle se manifeste par cette sensation constante d’avoir une multitude de tâches à gérer en parallèle : les responsabilités professionnelles, les obligations familiales, la gestion du foyer, tout en portant le souci du bien-être des enfants. Cette surcharge, bien qu’intangible, peut s’accumuler au fil du temps et conduire à un épuisement physique, émotionnel et mental profond.
À long terme, la charge mentale peut avoir des répercussions désastreuses sur la santé mentale et physique. Le stress chronique lié à ce fardeau invisible peut entraîner de l’anxiété, de la dépression, des troubles du sommeil, et même des problèmes de santé plus graves comme des maladies cardiovasculaires. Les relations personnelles, qu’elles soient familiales ou amicales, peuvent également en souffrir, car l’individu surchargé a souvent l’impression de devoir tout porter seul, ce qui peut générer des conflits, de l’isolement, et un sentiment d’incompréhension.
De manière naturelle, face à cette surcharge, nous cherchons du soutien auprès de nos proches. C’est humain d’espérer que ceux qui nous entourent puissent nous soulager, comprendre nos besoins et nous offrir une aide. Cependant, cette attente est souvent source de déceptions, car nos proches, bien que bienveillants, ne sont pas toujours en mesure de comprendre l’ampleur du fardeau ou d’apporter une aide réellement efficace. Pourtant, nous nous tournons peu, voire pas assez, vers des professionnels de santé qualifiés pour nous accompagner à alléger cette charge. Psychologues, psychiatres, ou encore thérapeutes sont souvent perçus comme une dernière solution, alors qu’ils pourraient jouer un rôle clé bien plus tôt dans le processus.
Pour ma part, après avoir essayé de tenir seule, j’ai dû reconnaître que mes efforts, bien que nombreux, ne suffisaient plus à me permettre de survivre à cette pression quotidienne. J’ai mis en place tant d’actions pour avancer, mais il est venu un moment où cela ne suffisait plus. Naturellement, je suis entrée en clinique privée pour me rétablir, tout simplement parce que je ne pouvais plus y arriver seule. Et cela n’est en aucun cas un échec. Bien au contraire, c’est une prise de conscience profonde, une décision empreinte de sagesse et, surtout, une véritable déclaration d’amour pour soi-même.
Rechercher de l’aide, admettre que l’on ne peut pas tout porter seul, c’est un acte de courage. Il est essentiel de reconnaître que prendre soin de soi n’est pas égoïste, mais indispensable pour pouvoir continuer à prendre soin des autres. La charge mentale n’est pas un fardeau que l’on doit accepter sans broncher. La clé réside dans la reconnaissance de ses propres limites et la recherche proactive de solutions, notamment auprès de ceux qui sont formés pour nous aider.