LE SILENCE
Le silence assourdissant dans lequel je me suis plongée a commencé dès lors que j’ai subi les
violences sexuelles. Un silence parce que j’ai peur, j’ai honte…c’est peut être normal.
Ce qui me révolte le plus avec le temps c’est le silence des autres, ceux qui connaissent la vérité.
Mais peu importe. Si à cette époque mes proches ne m’ont pas protégée, alors je n’ai peut-être
de valeur pour personne. Donc je vais finir par considérer comme étant normale la manière dont
je vais être traitée dans ma vie.
Le silence va me tétaniser à partir du moment où je vais être humiliée, insultée, frappée. Tout le
monde garde le silence, tout le monde fait semblant alors je me tais aussi…
Je n’arrive pas à faire semblant alors je vais me révolter parfois sans jamais dévoiler la vérité. Je
vais grandir et finir par comprendre que ce n’est pas normal. La tristesse qui était enfouie en moi
a pris tout son sens mais je ne peux rien dire encore parce que c’est tabou !!! Tabou de dire à
mon père que son frère m’a violée alors que je n’avais que trois ans. Certains membres de la
famille étaient au courant mais ils ont préféré fermer les yeux et garder le silence, ce putain de
silence assourdissant. Toute violence physique ou morale est un véritable choc pour l’être
humain, un traumatisme à vie.
Les symptômes de stress post-traumatiques peuvent varier en fonction des personnes :
Paralysie faciale, obésité, anorexie, insomnie, syndrome d’hypervigilance, automutilation,
dépression, suicide et j’en passe. Alors l’accompagnement psychologique est vital. Et pour ma
part, ma première guérison a été de déposer plainte contre cet individu et donc de briser ce
silence!!!
Comment j’ai pu franchir le pas ?! Je vous jure, ça n’a pas été si simple!! Je vous expliquerai lors
de mon prochain post qui parlera des femmes isolées. J’ai déjà hâte de le partager avec vous car
c’est un sujets qui me tient à coeur.
J’ai déposé plainte en 2013 et je m’en souviendrai toute ma vie. Comme je vous l’ai dit, ça été le
premier pas vers la guérison mais le chemin était loin d’être fini.
Ce que je veux transmettre c’est qu’il est important de dénoncer ces violences . Aucun enfant,
aucune personne ne doit avoir à subir une quelconque forme violence. Le suivi psychologique
est indispensable.
Je suis toujours dans l’attente d’une date de jugement. La procédure est longue mais le plus dur
est passé!!!
Aujourd’hui je me suis résignée, j’attends la suite de ma vie comme les épisodes d’un feuilleton.
La résilience est un long chemin mais on finit par y aboutir.
J’espère que cet article vous a plu !!! N’hésitez pas à me faire des retours et à partager ; peut
être que ça aidera certaines personnes à sortir de leur silence.
Que la paix soit sur nous. À bientôt
Amal.